Tableau animée CHAOS 2010
Fin de l’histoire, Fin de peinture?
“...La démocratie libérale pourra bien s’avérer d’être
le point final de l’évolution idéologique de l’humanité
et constituer la forme définitive de gouvernement,
ce qui correspondrait à la « fin de l’histoire »…
Francis Fukuyama, économiste et porte-parole
des néo-conservateurs américains
« The End of History and the Last Man »
(Introduction, 1992)
(Traduction par mes soins)
Chaos 2010 : Fin de l’histoire? est une suite de la performance live animation Chaos 2002 et Chaos 2003.
Le tableau, composé de 4 parties, trouve son origine dans
la toile Chaos 2003, réalisée au Musée Château d’Annecy
en 2003 devant le public.
La métamorphose du tableau (3m20 x 2m40) apparaît dans
une série d’environ 50 films d’animation réalisés image par image, témoins de l’évolution progressive de la peinture.
Cela ressemble à une écriture en arabesques, une plante tentaculaire qui pousse de manière imprévisible en se ramifiant.
Dans cette jungle apparaissent des silhouettes courant sur des chemins ondulants qui écrivent le mot CHAOS. L’espace devient de plus en plus dense et étouffant et la foule compacte semble se piétiner à la recherche d’une place encore libre.
Chaque génération, cherchant à trouver sa place, croise
les chemins des générations précédentes.
Au cours du processus d’organisation, de plus en plus de protagonistes disparaissent, engloutis sous des couches de peinture, « sacrifiés » dans le but d’obtenir une composition harmonieuse de l’ensemble.
Progressivement, la peinture sera creusée par
des failles découpant la surface et faisant disparaître
les personnages à jamais...
Ni le tableau, ni le film racontent « une histoire », mais dans
le film final transparaîtra l’histoire de la peinture et de ses personnages, une évolution du vide au plein, de la transparence
à la complexité, de l’immobilité au mouvement.
A la fin, le tableau sera noir- mais ce n’est pas la fin
de l’histoire- il y aura une surprise…
« Le temps de l’histoire
(le temps à l’intérieur de l’histoire)
n’est pas un temps linéaire.
Les vivants et les morts se rencontrent,
s’écoutent et se jugent
à l’intérieur de ce temps… »
John Berger, Survivre aux Murs,
Le Monde Diplomatique, décembre 2004
Il faut regarder le centre de chaque image: on voit un coureur solitaire au milieu du chaos...(maquette non finie du film